Quand on reparle du VBRG, ce fameux véhicule blindé de la gendarmerie nationale. Que l'on se rassure: le feuilleton continue. Et puisque rien n'est encore arrêté, il y aura d'autres épisodes à cette saga tricolore.
La Commission de la défense de l'assemblée nationale a entendu le 7 octobre, le général Christian Rodriguez, directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), sur le projet de loi de finances pour 2021. Son audition est à voir ici.
Ses propos sur le plan de renouvellement des quelque 80 VBRG (qui date de 1974, "c'est l'époque de la Renault 12"!) et des VMO (véhicules de maintien de l’ordre) sont toutefois éclairants:
- ces véhicules sont "vieux et usés",
- combien de véhicules? "Les experts en évoquent 89, nous en avions parlé lors de la commission d’enquête. Je ne sais pas si le point de sortie sera de 89",
- "Nous avons prévu d’en commander 45 pour un montant de 32 M€", grâce à une enveloppe de 158,8 millions d'euros pour les véhicules de la gendarmerie,
- "Dans l’idéal, nous n’aurons que des neufs. Mais peut-être que nous ne serons pas dans un monde idéal", ce qui veut dire un "mix" de neuf et de rétrofit (VBRG ou VAB reconstruits)!.
Voir ici ce qu'en disaient les auteurs du rapport flash cité plus haut: "des retrofits, pour 300 000 euros par engin et, en théorie, une prolongation de service de dix ans ; des acquisitions neuves, pour un prix estimé à 700 000 euros, soit à peu près le double du prix du retrofit pour quatre fois plus d’espérance de vie, avec un gain opérationnel net et, vraisemblablement, de nettes économies de MCO".
- Lame ou pas lame? "Je ne suis pas certain qu'il faille une lame partout". Mais "on a peut-être plus besoin de manoeuvre sous blindage dans des endroits où l'on va se faire tirer dessus".
- Quels véhicules neufs? Deux véhicules sont envisageables: le Sherpa APC d'Arquus et la variante "Gendarmerie" du futur VBMR léger Serval de Nexter (photo ci-dessous).
A noter sur ce sujet une tribune du colonel Cholous, ancien commandant en second du groupement blindé de gendarmerie mobile (GBGM), parue sur le site La Voix du gendarme. C'est à lire ici.
Il y écrit ce que devra être le nouvel engin blindé :
- En portée budgétaire, c’est-à-dire dépourvu de tous les matériels technologiques onéreux qui ne sont pas indispensables. Il faudra résister au « tout technologique » souvent avancé par les fabricants pour des motifs plus mercantiles qu’opérationnels. Des engins simples, efficaces et rustiques, sont conçus pour l’exportation, qui peuvent être intelligemment et utilement adapté aux exigences de la Gendarmerie ;
- Idéalement à hauteur de 80 unités, en mesure de transporter un groupe de maintien de l’ordre, d’intervention ou de combat de 8 à 10 militaires ;
- Adapté au rétablissement de l’ordre et compatible avec le combat ;
- Rustique et facile à entretenir, les militaires qualifiés blindés et affectés au GBGM ou en antennes GIGN, étant avant tout des gendarmes mobiles et n’étant donc pas exclusivement dédiés à armer ou entretenir ce type de véhicules ;
- Armé d’un dispositif de lance grenade et de contre-tir téléopéré ou sous tourelle (lance-grenades, arme collective et/ou de précision) ;
- Armé d’un phare de chasse ;
- Doté d’un blindage sérieux, c’est-à-dire protégeant a minima des armes légères d’infanterie ;
- Doté de protection contre les IED simples ;
- Equipé si possible d’une lame ou à défaut d’un treuil très puissant.